Chapitre 34 : Amis
L’ANBU se tenait là, immobile, au coin d’un mur.
Il venait d’entendre les terribles mots de Tsunade.
Le médecin chef de l'hôpital sortit à son tour, la tête baissée.
« Impossible... »
Minato disparut.
Il se trouvait à présent sur la statue du Yondaime Hokage.
Cette même statue, sur laquelle il avait dansé avec Kushina...
« Jiraya-Sensei... et maintenant toi, Kushina ? »
Il baissa la tête, abattu.
« Impossible... »
C’était trop soudain.
C’était trop imprévisible.
Que s’était-il passé ?
Tout s’était passé trop vite.
Elle était tombée, simplement.
Et ensuite ?
Que s’était-il passé ?
Qu’avait-elle ?
Elle était restée dans le coma.
Son état était stagnant.
Ses signes vitaux étaient normaux.
Kyûbi ne s'était pas libéré...
Mais depuis tout ce temps...
Elle était morte.
Etait-ce un rêve ? Un cauchemar ?
Quand Minato allait-il se réveiller ?
– Ce cauchemar... Il ne s’arrêtera pas.
Minato secoua la tête, voulant chasser cette voix de son esprit.
– Insensible au temps, cette souffrance restera gravée, éternellement.
– Tais-toi...
– Car rien ne peut ramener un être qu’on a perdu.
– Tais-toi !
Une larme coula sur sa joue.
– Ce monde... n’a plus d’espoir. Il est perdu. Mais je peux créer un monde de gagnants, un monde dans lequel il n’y a plus de guerre, plus de souffrance... Un monde dans lequel tu retrouveras celle que tu aimes... Kushina.
Minato comprit alors que ce n’était pas son propre esprit qui lui parlait.
Il se retourna.
Ses cheveux s’étaient allongés, mais son masque était parfaitement reconnaissable.
– Toi ! hurla Minato.
Il envoya un kunaï. L’arme transperça le corps de l’homme masqué et alla se planter dans la roche.
– Rejoins-moi, Minato...
Il y eut soudain quelques croassements. Ils s’intensifièrent.
Puis des corbeaux vinrent – une multitude.
Naruto – qui, pour une fois, faisait sérieusement ses devoirs – regarda par la fenêtre et vit alors un spectacle impressionnant.
Le visage de pierre représentant son père était parsemé d’innombrables corbeaux, semblables à un essaim d’insectes.
Intrigué, il sortit. D’autres en avaient fait autant. Le spectacle était saisissant, et avait vite fait d’attirer l’attention tout le village.
Dans la Police de Konoha, Shisui avait également repéré ce spectacle.
« Itachi... »
Le Sandaime, entouré de ses deux conseillers, regardait par une fenêtre le spectacle.
– Que fait-il... ? Il a forcément une raison...
Minato tremblait de tout son corps.
– Doit-on intervenir ? demanda un membre de la Racine à son maître.
– Non, nous devons regarder et attendre, répondit Danzô d’un ton qui ne trahissait pas une once d’inquiétude.
« Qu’est-ce que... pensa l’homme masqué. Itachi... Enfoiré... L’attention de tout le village va être braquée sur nous. Je dois fuir... »
– Hiashi-Sama, il y a des gens là haut ! s’exclama soudain un Hyûga.
BYAKUGAN !
Hiashi regarda la statue. Il repéra aussitôt Minato au milieu d’un impressionnant nombre de corbeaux.
« Qu’est-ce que... »
Face à Minato, il eut très clairement la vision d’une déformation spatio-temporelle.
– N’oublie pas, Minato...
Minato tomba à genoux.
Un corbeau vint alors se poser sur son épaule.
Minato ne chercha pas à l’en chasser.
Le corbeau tendit sa tête pour la mettre devant celle de Minato.
Celui-ci fixa son œil. Un Sharingan.
Tout changea soudain, comme dans un monde alternatif, dans lequel chaque couleur devenait l’opposée de son originale. Seuls les corbeaux semblaient avoir conservé tout leur vivant.
Et parmi ces corbeaux, qui volaient en tous sens, Minato repéra Itachi, plânant immobile au milieu des innombrables oiseaux.
– Que comptez-vous faire, Minato ?
Minato regarda Itachi droit dans les yeux.
– Je...
Tobi réappararu à Ame, où l’attendaient Pain et Konan.
– Alors ?
– J’ai été interrompu.
– Est-il vrai que Kushina Uzumaki a été tuée ? demanda Pain.
– Il semblerait...
Il y eut un silence.
– Cet Orochimaru...
– Tu ne l’aimes peut-être pas, Pain. Mais il faut lui reconnaître que son aide est précieuse.
– D’ailleurs, où est-il ? demanda Konan.
– Aucune idée.
– Penses-tu qu’il puisse nous quitter ?
– Sûrement pas. Avec ce qu’il a fait à Kushina, il ne nous serait pas difficile de le proclamer ennemi n°1 de Konoha. Il n’aurait pas les moyens de faire face à Konoha et l’Akatsuki. Il se trouverait obligé d’errer d’un repère à l’autre, totalement coupé du monde.
– Il le pourrait, ce sale serpent...
– C’est vrai. Mais pas maintenant. Je lui ai promis ce qu’il recherche le plus. Une chose qu’il ne pourrait jamais obtenir en étant un paria. Il a besoin de nous.
– De quoi parles-tu ?
– Du pouvoir Uchiwa !
Minato se releva et disparu à nouveau.
Hiashi, le voyant faire, comprit aussitôt où il se rendait.
Les Bykugan toujours activés, il tourna la tête.
Soudain, sous les yeux étonnés des Hyûga, il courut jusqu’à l’hôpital de Konoha.
Il fonça droit jusqu’à la chambre de Kushina.
Il trouva Minato agenouillé devant le corps de Kushina.
– Minato...
Minato tourna la tête vers lui.
Hiashi avait compris.
– Minato... ! s’exclama-t-il soudain, les Byakugan toujours activés, fixant la jeune Kushina. Te souviens-tu de la première fois que tu croyais avoir perdu Kushina ?
Minato se souvenait. Cette fois là, Kushina avait été enlevée.
– Lorsque j’ai repéré ses mèches dont émanait un Chakra si particulier, je te l’ai aussitôt dit. Je n’ai pas pu t’accompagner, étant soumis aux règles de mon clan et ne pouvant quitter le village... Mais je t’avais mis sur la voie.
Minato acquiesça d’un signe de tête, n’écoutant qu’à moitié ses paroles.
– Je pense qu’à nouveau, je vais peut-être te mettre sur une nouvelle piste... Car, comme cette fois là, je pense avoir repéré un détail intéressant, que seuls mes yeux sont capables de voir.
Minato fronça les sourcils.
– Le sceau de Kushina, qui renferme Kyûbi, est couplé avec un deuxième sceau, grâce auquel tu peux utiliser l’Hiraishin pour la secourir en cas de danger.
– Pas cette fois... soupira Minato.
– Peu importe. S’il n’y a que deux sceaux, quel est donc ce troisième, invisible, en forme de cercles concentriques ?
Mizuki_tiger