Chapitre 25 : Les choses se corsent
Orochimaru ne chercha pas à arrêter les deux ANBU dans leur fuite, au grand étonnement de Jiraya.
– Je n’aurais jamais pensé que tu viendrais accompagné, Jiraya, dit calmement Orochimaru.
– À vrai dire, moi non plus, répondit Jiraya.
Il se passa une main dans les cheveux.
– Tu avais donc prévu de me voir ?
– Evidemment, susurra Orochimaru d’une voix calme. Après tout, tu es le meilleur traqueur de Konoha. Si fort, que tu en sais sans doute beaucoup sur moi...
Jiraya baissa tristement la tête.
– N’est-ce pas, Jiraya ?
– Ce manteau noir aux nuages rouges, que tu portes... murmura Jiraya. C’est celui de ton organisation ?
Il releva la tête.
– Akatsuki, n’est-ce pas ?
D’abord surpris, le visage d’Orochimaru prit soudain une expression de grande satisfaction.
– Tu es bien informé, Jiraya. Je n'en attendais pas moins de toi... Tel un raté, tu évolues en observant ceux qui réussissent... Mais, cela te donne au moins le mérite d’être un bon informateur.
Jiraya fronça les sourcils.
– C’est pourquoi, je m’attendais à ce que tu sois le seul à me trouver.
– Alors, tu sous-estimes les forces de ce village.
Les deux ANBU approchaient de Konoha en courant.
– Et toi, tu sous-estimes les miennes...
JUKEN !
Kakashi et l’autre ANBU furent éjectés sur plusieurs mètres. Jiraya se retourna, inquiet.
Orochimaru étira son cou d’une façon totalement anormale, sa tête fonçant droit sur Jiraya, prête à mordre. Ce dernier, voyant de justesse l’attaque arriver, parvint à la parer de peu en se protégeant avec ses cheveux.
– Cette technique... vient du clan Hyûga...
– Tu croyais vraiment que j’allais faire sagement rentrer un atout tel que Neji ? ironisa Orochimaru. Quel dommage, que ces deux ANBU aient été sur mon chemin. Sans eux, tu serais déjà mort, Jiraya.
« Orochimaru n’a fait que demander à Neji de partir, se souvint Jiraya, et celui-ci a tout de suite compris ce que cela signifiait. Tout était donc planifié à l’avance. Orochimaru me connaît bien. Il sait que je suis le seul à pouvoir traquer un Hyûga, et que je suis un expert en information. Il voulait m’achever directement, sans me laisser le temps de faire savoir quoi que ce soit au village... »
– Orochimaru, pourquoi m’avoir attiré ici ? Tu aurais pu trouver meilleure méthode pour que cette mascarade passe inaperçue...
– Ce n’était pas mon seul objectif...
Jiraya fronça les sourcils.
– Et ce gamin, qui vient d’envoyer au tapis deux puissants ANBU... murmura Jiraya. Cette attaque n’est pas ordinaire, même pour un Hyûga...
– Tu l’as remarqué, fit Orochimaru. Mais Neji n’est pas un garçon ordinaire, même pour un Hyûga...
Kakashi tenta de se relever, mais impossible. Tout son corps semblait totalement engourdi. Il se tourna vers l’autre ANBU, dont l’état ne semblait guère mieux.
– Tenzô... murmura-t-il. Utilise le Mokuton, et sors-nous de là...
Mais l’autre ANBU s’était pris un rocher en pleine tête durant sa chute. Il était inconscient.
Orochimaru, n'entendant rien mais fixant d’un œil les deux ANBU à terre, éclata soudain de rire. C’était un rire froid, terrifiant, impitoyable.
– En plus d’être affaiblis, ils ne peuvent plus malaxer leur Chakra, ricana Orochimaru.
« Ainsi, tout ce qu’il leur reste est le Taïjutsu, pensa Jiraya. Et, affaiblis et contre un Hyûga, le Taïjutsu c’est peine perdue... »
Il se mordit le pouce, le faisant saigner.
« Je dois en finir au plus vite... »
KUCHYOSE NO JUTSU !
Apparaissant dans une impressionnante explosion de fumée, le grand Gamabunta faisait face à un gigantesque serpent. Orochimaru, voyant Jiraya agir, avait invoqué en même temps le redoutable Manda.
– Manda et Orochimaru, murmura Gamabunta. Ça faisait un bail...
Il prit une bouffée avec sa pipe.
– On planifie une réunion spéciale, hein, Jiraya ?
– Insensé ! répondit Jiraya. Ne fais pas de blagues stupides quand je t’appelle pour une tâche difficile... Il est temps de régler une vieille inimitié...
Orochimaru, sur le dos de Manda, ricana.
– Nous allons battre Orochimaru... Maintenant.
D’un battement de queue, Manda déracina plusieurs arbres.
– Hey, Orochimaru, pour qui te prends-tu ?
Gamabunta cracha de la fumée au visage de Manda...
À Konoha, Mikoto marchait d’un pas ferme dans le quartier Hyûga. Elle vit quelques individus autour, qui la fixèrent d’un air méfiant – sans toutefois la regarder directement. Elle jurerait même avoir vu des veines s’activer sur certains visages de membres du clan, prêts à combattre.
Son pas s’accéléra. Elle ne voulait pas trop traîner dans ces lieux où elle était – de toute évidence – hostile.
Elle arriva bien vite à l’entrée de la demeure de Hiashi Hyûga. Elle frappa à la porte fermement.
On vint lui ouvrir.
Mais ce n’était pas Hiashi, ni sa femme, ni sa fille, ni aucun autre membre du clan.
– Minato ? s’étonna Mikoto.
– Entre, Mikoto, murmura-t-il d’une voix douce.
Manda tenta de s’enrouler autour de Gamabunta, mais celui-ci le menaça de son épée, le tenant en respect.
– Tu sais ce qu’on dit ? lança Orochimaru.
Jiraya cracha un puissant jet de feu en même temps que Gamabunta envoyait un torrent d’huile. Un hectare de forêt fut réduit en cendres par cette simple attaque.
« Ce combat oppose deux monstres, remarqua Kakashi, sentant de là où il était la puissance des flammes. »
Le jeune homme simulait sa mort.
« C'est la deuxième fois que je me fais avoir bêtement aujourd'hui... Et cette attaque, elle était démesurée ! Même un Joonin comme Hiashi n'en serait pas capable... D'où tire-t-il un tel Chakra ? »
Du coin de l'oeil, il vit Neji observer le combat au loin.
« Il semble rester méfiant. De toute évidence, il sait qu'intervenir dans un tel combat serait trop dangereux pour lui... Tant mieux, qu'il reste à l'écart... »
– Je sais que vous êtes toujours en vie, dit alors Neji, sans même tourner la tête. Votre flux de Chakra vous trahit.
Kakashi serra les poings, dégoûté d'être aussi vulnérable, impuissant, face à un gamin d'à peine dix ans.
– Je ne vais pas vous tuer. Juste vous surveiller. Orochimaru-Sama ne me pardonnerait pas si je tue un possesseur du Sharingan... Quant à l'autre, il possède un puissant Chakra ; je n'ai encore jamais vu ça. Orochimaru-Sama voudra sans doute l'étudier, lui aussi.
Gamabunta vit la queue de Manda qui rentrait dans le sol. Il tenta de l’attraper.
– On dit... que le serpent bat le crapaud ! poursuivit Orochimaru.
« Un piège ! s’inquiéta Jiraya. »
Derrière, la tête du gigantesque serpent sortait du sol, sa gueule si grande ouverte qu’il semblait capable de pouvoir avaler Gamabunta d’une seule bouchée.
DOTON – YOMI NUMA !
Le sol sous Manda se transforma en boue.
Minato, suivie de Mikoto, se dirigèrent au salon de la demeure. Ils y trouvèrent Hiashi, assit sur un fauteuil.
– Mikoto, murmura-t-il.
– Hiashi.
Elle resta debout, face à Hiashi.
Minato s’assit sur un autre fauteuil, un peu à l’écart.
D’un regard, il fit comprendre à Mikoto qu’il valait mieux s’asseoir, le maître de maison semblant incapable de prononcer la moindre formule de politesse.
Mikoto, malgré sa détermination, était inquiète, face à Hiashi. Sa demeure, sa tenue, sa présence, tout chez lui était droit, ordonné, au point que c’en devenait troublant. Cela, ajouté à la situation actuelle, rendait Mikoto particulièrement nerveuse.
Elle était cependant rassurée que Minato soit également présent.
– J’ai informé Hiashi des récents événements.
– Ah... Très bien.
– Comment te sens-tu, Mikoto ? s’inquiéta Minato.
– Oh... Euh... Très bien, merci, répondit celle-ci avec un sourire forcé, fixant Minato.
Il y eut un léger silence.
– Très bien, dit-il alors en se levant.
« Quoi ? Déjà ? s’étonna Mikoto. »
– Je dois vous laisser, j’ai une réunion qui commence dans trente secondes, que je ne dois surtout pas rater...
Mikoto baissa la tête.
– Je pense que vous avez beaucoup de choses à vous dire...
Mikoto se leva soudain.
– Je ne suis pas sûre, s’énerva-t-elle alors. On dirait que Hiashi a perdu sa langue...
Elle se dirigea vers la sortie.
– Attends.
Ce n’était pas une demande de Minato.
Mikoto s’arrêta net. Minato lui passa devant et ouvrit la porte.
– N’oubliez pas, tous les deux. Nous sommes l’équipe Jiraya. La seule équipe, dans l’histoire de Konoha...
Il se retourna, le regard pétillant.
– ... à avoir réussi à s’emparer des deux clochettes de leur Sensei !
Mikoto ne put retenir un sourire, revoyant l’image de Jiraya ligoté, tandis qu’elle et ses deux camarades partageaient un bon repas en plein air.
Son regard se perdit dans la cape de Minato. Soudain, elle le vit passer sa main dans son dos, fermer le poing et lever le pouce.
« Merci, Minato... »
Elle sourit, tandis que Minato disparaissait.
– Assieds-toi, murmura alors Hiashi.
Mikoto, d’abord surprise, fit demi-tour timidement et s’assit.
Minato s’installa, entouré des habituels membres du conseil de Konoha.
– Comme vous le savez, murmura Hiruzen, nous venons de vivre un événement tragique qui ne sera pas sans conséquence, je le crains...
Tout le monde resta silencieux.
– C’est pourquoi je vous ai tous réunis ici... Mais ce n’est pas la seule raison... Un ANBU, qui n’est pas à la recherche de l’agresseur, m’a fait part d’un événement de dernière minute. Cette information est restée confidentielle. Personne n’est au courant, exceptés moi et quelques membres du clan Uchiwa, dont fait partie Itachi, l’ANBU dont il est question...
Minato fronça les sourcils. Danzô, que les premières paroles d’Hiruzen semblaient avoir exaspéré, se montra soudain plus attentif. Quant à Koharu et Homura, ils se regardèrent, curieux.
Hiruzen semblait ne pas oser dévoiler la vérité en ce lieu, comme s’il craignait que cela l’officialise.
Il prit une profonde inspiration et ferma les yeux.
– Hinata Hyûga, fille d'Hiashi Hyûga, a été prise en otage...
Mizuki_tiger