Rouge est le métal des armes que l'on façonne
Dans les débris de fer, la suie des cheminées
Et les cris des forgerons

Lents et lourds sont ces nuages
Traversant le ciel encombré de cette aurore
Me surprenant à terre, comme j'ai été surpris
Et morne est cette plaine
Enveloppée dans les vapeurs ocres de l'aube

Rouges sont les pétales des coquelicots
S'élevant déjà de la terre ravagée et meurtrie
Blessée et poignardée par des hommes indélicats
Ils en ont la fragilité
Et la droiture des couteaux
Dans quelques jours il ne restera rien

Et rouge est le sang au coin de mes lèvres
Suintant de mes blessures, et de mes plaies putrides
Ce sang que les gouttes froides de la pluie ne parviennent pas à laver
La nuit tombe
Emporté par une guerre plus grande que moi
Dans quelques jours il ne restera rien