Alors tout s'évanouit autour de moi. Les sapins des alentours furent anéantis, le ciel s'assombrit brusquement, et l'épaisse neige des froids matins d'hiver fondit en un instant. Les sols, soudainement gorgés d'eau de pluie, devinrent lisses et instables.

J'étais sidéré et glacé d'effroi. J'aurais voulu courir, courir de toutes mes forces, pour quitter ce cauchemar, me convaincre que tout ceci n'était pas vrai, mais mes membres demeurèrent figés. Je perdis l'équilibre et tombai à la renverse. J'avais les yeux humides et mes larmes, déjà, dévalaient mes joues. Le contact de ces dernières avec l'eau tout juste dégelée me donnait l'impression de sauter imprudemment dans un fleuve en crue, de plonger dans la mer démontée, de sombrer dans un océan balayé par les ouragans - l'océan de mes peines.

Ma poitrine fut comprimée sous le poids d'une eau qui me sembla être du plomb. Mon cœur, lui aussi, se tordit douloureusement, déchiré par l'annonce de cette nouvelle, nouveau détour de l'histoire maudite de Konoha. Ma respiration se bloqua. J'étouffais. Un instinct primaire de survie reprit enfin le dessus. Mes yeux s'ouvrirent de nouveau, dans un éclair de lucidité. Ce fut le dernier du genre, la dernière inutilité. La surface de l'eau s'éloignait de mon corps, pour toujours. Je coulais.