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Aoi Bungaku Series


Titre alternatif : Youth Litterature
Genre : Drame, horreur, psychologique
Année de diffusion : 2009
Studio : Madhouse Production
Auteurs : Osamu Dazai / Ango Sakaguchi / Soseki Natsume / Ryunosuke Akutagawa
Nombre d’épisodes : 12


Aoi Bungaku Series est un projet omnibus (des équipes différentes ont travaillé sur chaque projet) d’adaptation de six grands classiques de la littérature japonaise. Il a été popularisé notamment par la participation de plusieurs mangakas bien connus à la création du chara-design original.

Le thème récurrent de la mort (suicide, accident, meurtre, etc.) se décline de différentes façons au gré des adaptations. Donc, c'est une série plutôt déconseillée au moins de 12 ans.



Ningen Shikkaku - La déchéance d'un homme (ep 1-4)


Réalisation :  Morio Asaka (Gunsliger Girl)
Original Chara Design : Takeshi Obata (Death Note)
D'après le roman d'Osamu Dazai


« Je suis devenu bouffon. C'était mon ultime demande adressée aux hommes. Extérieurement, le sourire ne me quittait pas; intérieurement, en revanche, c'était le désespoir. » Ainsi se présente Yôzô, jeune homme issue de la bourgeoisie japonaise qui d’oisiveté en mauvaise fréquentation va tomber dans la déchéance. Décidé à se consacrer à la peinture, Yôzô arrête ses études et se met à fréquenter certains milieux où la décadence règne jusqu’à se perdre dans une descente aux enfers.

Dans la déchéance d'un homme, le but est clairement de nous plonger dans le naufrage de Yôzô, un jeune homme qui fait du sourire son arme contre la réalité, ainsi en souriant il y voit une façon de masquer ses vrais sentiments, mais cela ne nous empêche pas de constater que Yôzô est en constante souffrance, toujours inquiet de ce qu'il pourrait lui arriver ou il n'arrive tout simplement pas à oublier le passé. A ce moment là on obtient une ambiance entre les ost et l'animation qui convient parfaitement au personnage : c'est lent, oppressant, on nous donne l'impression que Yôzô est toujours sur le point de se noyer dans sa paranoïa et ses angoisses.

Ce qui est également intéressant dans cette histoire, c'est que les profils de personnages sont variés : on a pas que des dépressifs. Il y a également des personnages neutres ou tout simplement sereins, mais l'état d'esprit de Yôzô domine quand même l'histoire et affecte entièrement l'univers de l'animé, à travers la personnalité tordue et mélancolique de Yôzô, on découvre sa façon de voir la vie, celles des autres, le tout autour d'un contexte historique qui a un impact sur les différentes situations des personnages.



Sakura no Mori no Mankai no Shita

Sous les fleurs de la forêt de cerisiers (ep 5-6)

Réalisation : Tetsuro Araki (Death Note)
Original Chara Design : Tite Kubo (Bleach)
D'après le roman d'Ango Sakaguchi

Shimegaru est un bandit très puissant qui dénombre autant de victoires que d'épouses. Un jour, il s'amourache de la femme d'un autre combattant qu'il décide de faire sienne. Seulement, sa grande puissance n'est rien en comparaison du caractère orgueilleux de la dame qui lui impose de supprimer ses autres épouses pour obtenir son cœur. Mais les exigences sanguinaires de la belle ne s'arrêtent pas là.

Sous les fleurs de la forêt de cerisiers est une histoire centrée sur deux thèmes : la manipulation et la folie. Ici la manipulation se fait par la séduction, celle d'une femme attirante trouvant sur son chemin le parfait pantin pour assouvir tous ses désirs, commence alors une série d'évènements glauques teintés de folie, l'animation est le gros point fort de cette seconde histoire, les graphismes sont impressionnants et le cerisier semble vraiment imposant, écrasant, il représente une vraie pression et justifie à lui seul l'ambiance autour de l'animé.

Cependant, l'humour n'est pas absent, bien au contraire, on bascule souvent d'une scène humoristique à un délire psychotique chanté, l'animé mise sur la surprise et sur les graphismes, si le premier point dépendra de vos goûts, le second est une incontestable réussite.



Kokoro - Le pauvre cœur des hommes (ep 7-8)

Réalisation :  Miya Shigeyuki (Ghost In The Shell)
Original Chara Design : Takeshi Obata (Death Note)
D'après le roman de Natsume Soseki

Un jeune étudiant orphelin est logé par une veuve et sa fille qui l’appellent « sensei ». Il propose à l’un de ses camarades et ami d’enfance de s’installer lui aussi dans sa pension pour qu’ensemble, ils atteignent une certaine voie intellectuelle au cours de leurs études. Si l’un semble se montrer attentionné, l’autre est plutôt bourru et silencieux. Mais la jeune fille de maison ne laisse pas indifférent le pauvre cœur de ces jeunes hommes.

Kokoro - le pauvre coeur des hommes est une histoire qui laisse libre court à l'interprétation du spectateur. Ici vous aurez le choix entre deux points de vue : celui des deux héros. Entre le surnommé "Sensei", calme et posé avec des idées bien arrêtées et K, d'un caractère similaire mais plus mystérieux et renfermé, l'animé est d'une lenteur agréable, les ost collent bien aux décors ensoleillés dans un premier temps et à la bonne humeur qui semble régner dans la demeure d'une veuve et de sa fille qui hébergent "Sensei".

Mais la venue de K bouleverse tout et c'est là que le spectateur aura le choix entre deux points de vue différents, il est intéressant de voir à quel point les deux personnages se voient d'une façon similaire mais cela créé un véritable paradoxe (notamment dans leur façon d'aborder l'amour qu'ils portent pour la même femme) dans leurs parcours et leurs façons d'interpréter des évènements d'une seule et même histoire nous permet de faire notre avis sur la fin tout en ne pouvant pas établir de vérité générale à ce sujet. Kokoro est une belle histoire relatant une romance dramatique, passant d'une ambiance à une autre et offrant une façon de développer l'histoire originale.


Hashire Melos - Cours, Melos ! (ep 9-10)

Réalisation :  Hidetoshi Kaneko (Les Chroniques de la guerre de Lodoss)
Original Chara Design : Takeshi Konomi (Prince of Tennis)
D'après le roman d'Osamu Dazai

Un dramaturge se voit confier l’adaptation théâtrale d’une légende grecque. Melos, jeune berger naïf et idéaliste est révolté par les actes du roi Dyonys, un tyran sanguinaire qui règne sans partage sur son pays. Arrêté alors qu’il tentait d’assassiner son souverain, Melos est condamné à mort. Mais devant les supplications du jeune homme, le roi suspend temporairement l'ordre d’exécution et l’autorise à se rendre au mariage de sa sœur sous une condition : s'il ne revient pas se rendre à la justice avant le délai imparti de trois jours, Dyonys fera tuer Selinuntius, le meilleur ami du berger. Mais sur le chemin du retour, Melos va devoir faire face à nombre d’imprévus. Arrivera-t-il à temps pour sauver son ami et affronter son destin ? Au fil de l’écriture de la pièce, l’auteur voit resurgir des souvenirs de sa propre existence…

Changement de décor et changement de thème dans cours, Mélos ! Fini le Japon, l'ère Showa, place à la Grèce antique, la romance laisse place également à l'amitié. Cette histoire ne brille pas vraiment par son originalité, il s'agit de croyances, de promesse, de façon de concevoir l'amitié... En revanche la façon dont elle est mise en scène l'est. Il y a une parfaite symbiose entre le parcours du dramaturge et celui de son personnage, la façon dont ils sont liés sublime la mise en scène et comme d'habitude depuis le début de l'animé, graphiquement, c'est une nouvelle réussite.

Fidèle au genre dramatique, l'histoire est dans l'ensemble sombre et nous dépeint les délires lunatiques du fameux dramaturge qui peut passer d'une concentration de fer à une colère noire qu'il ne parvient pas à retenir, si le lien entre l'auteur et Mélos nous immerge dans l'intrigue, ce qui est original c'est que l'auteur est lui-même inspiré et aspiré par son oeuvre, permettant des changements de décors qui sauront capter l'attention jusqu'au dénouement.



Kumo no ito - Le fil de l'araignée (ep 11)

Réalisation : Atsuko Ishizuka (Monster)
Original Chara Design : Tite Kubo (Bleach)
D'après le roman de Ryunosuke Akutagawa

Dans une cité gouvernée par un roi tyrannique sévit un tueur sanguinaire du nom de Kandata. Sa soif de sang est telle qu’un jour, il s’en prend au roi qui, fou de rage, met tout en œuvre pour arrêter le criminel. Lorsque Kandata est condamné à mort, une ultime et fragile chance de salut lui est offerte : un fil d'araignée descendant de la voûte des enfers…

Dans le fil de l'araignée, le changement d'univers est encore plus significatif que dans cours, Mélos ! Jusque là, les différentes histoires se basaient sur un monde réaliste, c'est moins le cas ici, c'est un peu plus fantaisiste, un royaume fictif, des décors et des tenues qui ressemblent moins au Japon médiévale même si on sent qu'ils en sont inspirés, des graphismes toujours aussi bons et une ambiance sonore encore une fois réussie. Au milieu de tout ça, le criminel Kandata, ce dernier prend son pied à voler et tuer...

Mais le destin et ses péchés le rattrape, Kandata a osé s'attaquer au roi et c'en est trop. Le fil de l'araignée n'axe pas tellement son histoire sur le scénario mais plutôt sur l'esprit de son héros, le charadesign des autres personnages change au fil de l'histoire pour montrer le côté le plus sombre et le plus dangereux pour un criminel : la culpabilité.

Jigoku Hen - Figures Infernales (ep 12)

Réalisation : Atsuko Ishizuka (Monster)
Original Chara Design : Tite Kubo (Bleach)
D'après le roman de Ryunosuke Akutagawa

Satisfait de la justice qui lui est rendue, le roi poursuit cependant ses exactions. Pour glorifier son règne, il commande au meilleur artiste du royaume, Yoshihide, une fresque géante pour immortaliser les splendeurs du pays. Cependant, Yoshihide ne saurait peindre ce qu’il n’a pas vu et livre une œuvre cauchemardesque...

Même univers que le fil de l'araignée ce qui inclue la qualité graphique et celle des ost, mais différente histoire pour figures infernales, ici il s'agit toujours de se plonger dans l'état d'esprit d'un personnage en proie au doute, aux angoisses, à l'incompréhension. Ce sont les sentiments que ressent l'artiste Yoshihide, lorsqu'on lui demande de peindre un pays qui se veut splendide...

Mais Yoshihide n'est pas de cet avis : le roi est un tyran, Kandata a commit d'innombrables crimes, la mort est omniprésente, les puissantes lumières de la ville donne paradoxalement un côté assez glauque aux décors, pour Yoshihide, le roi et son pays se rapprochent plus de l'enfer que de splendeurs. L'animé est centré sur les réflexions de Yoshihide comme dit plus haut mais aussi sur ses choix qui seront cruciaux pour son avenir et celui de sa fille, Mitsuki, de sa vision et de son oeuvre dépendent son destin.

Dans l'ensemble, Aoi Bungaku Series est un animé purement dramatique : les histoires relatent bien les émotions négatives que peuvent ressentir les personnages, c'est sombre, l'ambiance se veut oppressante, cependant les variations n'ont pas été oubliées et c'est un très bon point, on a pas droit au ciel gris et à des cris et des larmes pendant douze épisodes, les changements des différentes intrigues sont bien marquées mais surtout la qualité des graphismes et de l'animation suivent jusqu'au bout, tout comme les ost qui sont parfaitement adaptés aux décors et facilitent le passage d'une histoire à une autre.

 

 

Hyuuga Neji, Isumi

 

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