Hier. J'ai fait étinceler des demeures, des rues, des quartiers. Une ville.
Hier. Des lueurs jaunes et rouges se sont élevées. Des fumées de soufre sont substituées aux couleurs habituelles. Un cortège flamboyant a déclaré la guerre au ciel clément des temps anciens.
Et mes hérauts sont parus, imprévisiblement ; et ont sonné la fin d'une époque. Sous un ciel rouge, un Soleil en pleurs.
"C'est la colère du Tout-Puissant !"
Je suis le Tout-Puissant. Tel qu'il est décrit dans
cette Bible moderne. J'ai envoyé mes hérauts rendre le jugement. Instaurer le Nouvel Ordre.
Amour stérile et sec, aveuglant des peuples entiers, source de tromperie ! L'Amour est mort, vaincu ! Plus vaincu de son inaptitude à régner sur le monde, que des coups que je lui ai porté !
Son successeur est venu. C'est moi. Je suis un Dieu. Le Dieu de la Souffrance. Je suis six. L'Amour n'était qu'un. Ce n'était pas difficile de le vaincre.
Aujourd'hui. Un vent frais souffle, la pluie tombe avec indifférence sur les ruines de la Feuille. Sur le cadavre de l'Amour, humilié, blessé, déchiqueté ; vaincu.
Voici ma vision alors que mon Ange descend sur le monde annoncer mon Jugement dernier. Lecteur paisible et impuissant, as-tu conscience de cette vision ? C'est l'imminence. Les circonstances du triste retour à la réalité d'une humanité trop rêveuse.
Voilà ce qui va se produire. Aucune puissance ne peut s'opposer à ma puissance. Non, aucune. Elles seraient même Neuf contre six que cela ne changerait rien. Et personne ne peut s'opposer à moi. Non, personne. D'ailleurs, quelqu'un en aurait-il le courage ?